- Définition
Les arthrites auto-immunes regroupent un grand nombre de maladies inflammatoires articulaires d’origine immunologique. C’est ce qui les différencie des autres rhumatismes articulaires comme l’arthrose qui reste une maladie dégénérative, même si des facteurs inflammatoires intéressent la région péri-articulaire (cartilage, os, tissus mous). Ces arthrites auto-immunes sont nombreuses, mais la polyarthrite rhumatoïde (PR) en représente la forme la plus commune et la plus fréquente. Pour développer une auto-immunité comme la PR, il faut associer des facteurs génétiques innés prédisposant qui interagissent avec des facteurs de risque environnementaux. Ces affections peuvent commencer jeune et se localiser sur les principales articulations, même si l’atteinte des articulations des mains et des pieds sont préférentielles. Les douleurs sont de type inflammatoire, nocturnes, avec dérouillage matinal et suivant l’évolution, très invalidante et déformante. Ces rhumatismes auto-immuns sont chroniques, évoluent par poussées et nécessitent une prise en charge intégrative, classique et complémentaire. Si les traitements rhumatismaux classiques restent très efficaces, leurs effets secondaires sont nombreux et souvent sévères ; cela justifie la mise en route d’une prise en charge complémentaire, qui d’une part limitera leur utilisation et d’autre part, optimisera la mise en équilibre de l’évolution de la maladie, pour un plus grand confort du patient.
- Physiopathologie simple et cofacteurs
Comprendre les arthrites auto-immunes, c’est prendre en compte le mécanisme auto-immun.
Dans le cadre d’une prédisposition génétique, l’organisme produit des auto-anticorps spécifiques, qui par une cascade de réactions biochimiques, vont agresser la synoviale des articulations et leurs structures adjacentes. Cette cascade de réactions inflammatoires est en rapport avec le stress oxydant, c’est-à-dire une surproduction de radicaux libres qui vont entraîner une suite de réactions inflammatoires destructrices.
On identifie plusieurs cofacteurs :
– la génétique et le polymorphisme des phénotypes favorisant les arthrites auto-immunes sont liés à des marqueurs biologiques accessibles au diagnostic par des dosages spécifiques.
– Mais à côté de ces facteurs génétiques, de nombreux cofacteurs ont été mis en évidence :
+ le tabac a été bien documenté, d’autant que ce facteur favorise l’expression des gènes facilitateurs,
+ la pollution de l’air : par exemple, de nombreuses études ont mis en évidence que le fait de vivre à moins de 50 m d’une autoroute, augmenterait le risque de PR de 30%. Des expositions à la Silice, à des pesticides, à des solvants organiques, iraient dans le même sens,
+ les facteurs hormonaux : la PR, touchant trois à quatre femmes pour un homme, suggère une influence hormonale, d’autant que de nombreuses femmes voient une amélioration de leur maladie pendant leur grossesse et des reprises évolutives en post-partum,
+ des infections, en particulier virales : certaines observations peuvent faire penser que des affections virales (comme l’Epstein-Barr virus, les herpes virus et bien d’autres) correspondent à des phases de poussées évolutives et/ou déclenchant la maladie,
+ l’alimentation est probablement un des co-facteurs les plus spectaculaire. L’alimentation occidentale, trop riche en produits animaux, laitiers, issue de la chimie alimentaire, trop pauvre en antioxydants végétaux et en acides gras oméga 3, est associée à une évolution négative des arthrites auto-immunes. En corrélation, l’état intestinal est la grande modernité : les différentes dysbioses, bactériennes et candidosique, alimentent l’inflammation de bas-grade et de proche en proche, l’inflammation articulaire,
+ enfin le stress rythme les poussées évolutives et certains grands stress peuvent être identifiés comme facteurs déclenchants de l’apparition de la maladie.
- Sa prise en charge, y compris préventive, s’envisagera de façon holistique et intégrative
- Tout d’abord l’alimentation:
L’alimentation sera donc, comme dans tout processus de stress oxydant, riche en végétaux, colorée, souvent crue pour la protection des polyphénols, non industrielle et la plus naturelle possible.Deux spécificités sont à considérer :- la présence suffisante en oméga 3 anti-inflammatoire ; on favorisera les sources
végétales, le colza, première pression à froid et des supplémentations en cameline ou lin,
mais aussi les apports marins en EPA/DHA,- Le respect des intolérances alimentaires.
Certains aliments, à déterminer éventuellement et individuellement, par des tests sanguins immunologiques, peuvent favoriser la production des auto-anticorps rhumatismaux. En effet, quand l’organisme fabrique, en raison d’intolérance immunologique, des anticorps anti –aliments, fréquemment le gluten, les protéines du lait, des œufs, etc., on observe un entretien et l’aggravation de l’auto-immunité articulaire. Il convient donc de déterminer pour chacun, comme le propose l’immunonutrition, de définir une alimentation spécifique à chaque cas. Cette dernière aussi aura l’avantage d’aider à la correction de la dysbiose si elle existe. - La lutte contre la sédentarité est un temps essentiel de la prise en charge rhumatologique. L’exercice physique sera régulier, modéré, adapté aux poussées inflammatoires, de façon à ne pas relancer ces dernières, mais au service d’un véritable «dérouillage» articulaire. Ces exercices pourront très bien s’envisager en milieu aquatique, qui présente l’immense avantage de soustraire les différentes articulations à la compression de la pesanteur.
Enfin, les techniques du toucher, les massages, le drainage lymphatique, réduisent les douleurs tout en améliorant la souplesse articulaire. - Les phytonutriments
Les plus importants concernent les micronutriments qui prendront en charge l’inflammation de bas grade.
– Les omégas 3 : Mucard et DHAlg
Ils sont essentiels comme modulateurs de l’inflammation chronique de l’ensemble de l’articulation. On identifie à la fois des omégas 3 d’origine végétale (issus du colza, de la cameline, du lin, mais aussi de certaines algues) et ceux d’origine marine (EPA / DHA des poissons des mers froides).
En particulier ceux d’origine maritime comme l’EPA ont une activité anti-inflammatoire très importante, plus spécifiquement sur l’inflammation de bas grade. Ils diminuent l’inflammation à travers la modulation du métabolisme des prostaglandines : diminution des PEG2 pro-inflammatoire, au profit de l’augmentation des PEG3, anti-inflammatoires.
C’est surtout l’EPA qui est important en rhumatologie auto-immune. De nombreuses études ont montré que les omégas 3 diminuaient le nombre des articulations douloureuses, la raideur matinale, le recours aux antiinflammatoires et une diminution des marqueurs de l’inflammation (LTB4, IL-1).
Nous utiliserons de façon préférentielle le complexe Mucard (association EPA/DHA) à la posologie moyenne de trois à quatre gélules par jour, pendant les repas, mais les posologies doivent être adaptées à la hausse, suivant les besoins.
Cependant, certaines situations prouvées biologiquement, à partir de profils sanguins des acides gras, nécessitent de privilégier l’apport en oméga 3 DHA, alors on utilisera le DHAlg d’origine strictement végétal (algue) à la posologie de deux voire trois capsules par jour, avec les repas. La prise d’oméga 3 s’envisagera au long cours et s’associe à toutes les autres stratégies en phytonutriments.
– Les hydrolysats de collagène, SandhiVita*, sont eux aussi très importants.
Mécanisme différent de l’arthrose, le collagène antigénique de type 2 peut créer une tolérance immunologique au niveau de l’intestin, par l’activation de certaines familles de lymphocytes et donc avoir un impact antiinflammatoire dans les inflammations auto-immunes type PR et arthrite assimilée.
La posologie du SandhiVita est de trois gélules, le soir, à distance du repas.
Cela s’envisage en traitement séquentiel de trois à quatre mois,
– La vitamine D3 : VitamineD3 800 UI FT
La vitamine D est bien évidemment classiquement utilisée pour la fixation du calcium sur l’os, mais les nouvelles études randomisées et contrôlées, ont fourni les preuves en matière de santé osseuse et musculaire.
Le système immunitaire est modulé par la présence de vitamine D de même que l’inflammation, ce qui est un facteur de lutte contre le stress oxydant, liés à la maladie auto-immune.
On utilisera le complexe VitamineD3 800 UI FT à la posologie de une à deux gouttes, selon le besoin de chacun (un contrôle sanguin annuel de la 25 OHD est souhaitable), sur un aliment à un repas. Cette vitamine D3 provient de la lanoline naturelle, ce qui lui confère une excellente biodisponibilité.
La dysbiose intestinale est une cause majeure d’inflammation de bas grade.
En plus de la réforme alimentaire nécessaire, qui consistera en un régime crétois à adapter individuellement à la spécificité de la dysbiose microbienne ou candidosique du patient, on pensera à « assainir » l’intestin.
– AlliumCinna FT
Ce complexe, qui associe l’extrait sec de feuilles d’olivier, le bulbe d’ail, l’écorce de cannelle, l’extrait de feuilles d’origan, est un grand assainisseur du microbiote intestinal.
En effet, la dysbiose intestinale bactérienne ou candidosique, est un grand pourvoyeur d’inflammation de bas grade systémique, qui favorise de proche en proche, l’inflammation articulaire et péri-articulaire de la maladie auto-immune.
La posologie est d’une gélule au milieu des trois repas, à renouveler selon le besoin de chacun.
– Grapex Plus
A 60% d’extrait de pépins de pamplemousse, c’est un grand classique anti-infectieux intestinal.
Son action sur les bactéries permet de lutter contre la prolifération anormale de certaines espèces. Plus intéressant encore est son impact sur la prolifération anormale du candida albicans et de certaines autres levures.
La posologie est de 10 gouttes à jeun le matin éventuellement à renouveler le soir.
Dans le cadre de la candidose, le traitement doit s’envisager séquentiellement (15 jours par mois par exemple) et sur au moins neuf mois.
La correction de cette dysbiose doit être spécifique : alimentaire, la rééquilibration du microbiote avec le complexe AlliumCinna FT et/ou Grapex Plus par exemple et l’utilisation de pré et pro-biotiques, comme par exemple la ligne Optiflorus
Sont aussi très intéressants certains micronutriments non spécifiques, mais qui participent à la prise en charge du stress oxydant et du vieillissement articulaire et péri-articulaire, comme le Curcuma Proactif et le Resvéranol etc.
Mais aussi les oligoéléments et surtout,
– le Silicium : Silicium Fit bio activé
Divers travaux ont montré le rôle indéniable du Silicium dans le cadre de la synthèse des fibres de collagène, dans laquelle il s’associe à la vitamine C (Acérola Fit)
Il apporte souplesse et mobilité aux structures péri-articulaires molles, grâce à sa présence indispensable à la synthèse des fibres d’élastine et de collagène, de ces dernières.
Le Silicium a aussi un rôle de protection des glycoprotéines et protège l’articulation du stress oxydant auto-immun. La posologie du Silicium Fit bio activé est de deux bouchons doseurs de 25 ml par jour, pendant deux à trois mois, en association ou en alternance, avec les autres prescriptions.
- Pour mémoire, la phytothérapie est toujours d’actualité
Traditionnellement, les plantes furent utilisées dans les rhumatismes, en premier lieu, Boswellia serrata, résine ayurvédique plus connue sous le nom d’encens indien, a été beaucoup étudiée et semble très prometteuse (Tribune médicale du 31 mars 2017).
On pensera aussi lors de poussées inflammatoires au Frêne, à la Prèle, au Bouleau, à l’Ortie Blanche pour les plus connus et bien sur le Saule Blanc.
Enfin, le remède chinois traditionnel leTripterygium Wilfordii Hook F ou vigne du tonnerre de Dieu, s’est montrée aussi efficace que le méthotrexate, selon un article publié dans les Annals of the Rheumatic Diseases (Tribune médicale 16 mai 2014).
Conseils pratiques
Les conseils alimentaires sont fondamentaux (en particulier les intolérances), de même que ceux en rapport avec la gestion du stress, mais le conseil de substitution en oméga 3 Mucard et DHAlg restera incontournable au très long cours. Le collagène SandhiVita sera un adjuvant précieux. La supplémentation en vitamine D VitamineD3 800 UI FT sera adaptée cas par cas.
La recherche d’une dysbiose et de sa correction restent essentielles : correction alimentaire et rétablissement de la microflore AlliumCinna FT et/ou Grapex Plus et les probiotiques.
Tout s’envisagera en même temps et sera adapté à chaque cas et au long cours.
La Silice Silicium Fit restera d’actualité dans la protection de l’articulation en général.
Conclusion
Les maladies auto-immunes, type arthrites rhumatoïdes, sont des affections chroniques et difficiles. Elles ont mauvaise réputation. Cependant, si on n’accepte pas la fatalité, des seuls antirhumatismaux classiques utiles mais aux lourds effets secondaires, en mettant en place une stratégie globale, en particulier grâce aux phytonutriments, on peut légitimement espérer apporter confort et stabilisation au patient.
Docteur méd. Jacques Gardan
Pour tout renseignement complémentaire concernant les produits cités dans cette fiche, des fiches spécifiques sont disponibles auprès du laboratoire.