♦ Définition
Les infarctus du myocarde, les accidents vasculaires cérébraux, toutes les macro. et micro. angiopathies, sont, surtout dans nos sociétés occidentales, les premières causes de morbidité et de mortalité. Que ce soit en termes de souffrance ou en terme économique, c’est un désastre pour la société. Attendre l’arrivée de ces pathologies n’est pas logique. La naturopathie, qui s’est toujours occupée de traiter les causes, se prolonge actuellement dans la médecine intégrative, qui profite des grands progrès biologiques et des connaissances physiopathologiques.
Nous vous proposons donc cette approche pour une stratégie correctrice de ces maladies.
Le terme de « risque cardio-métabolique » correspond à l’étude et propositions thérapeutiques de toutes ces pathologies vasculaires.
Le risque cardio-métabolique est une réalité essentiellement biologique, car nous sommes dans le « royaume » de la prévention.
Il n’existe que très peu de symptômes cliniques à ce stade et c’est ce qui en fait un «tueur silencieux».
Quelles sont donc les signes d’appel biologiques ? Quels sont donc les métabolismes concernés ?
Deux grands métabolismes émergent et résument à eux deux les perturbations.
Tout d’abord, le métabolisme des sucres : nous sommes en présence d’un pré-diabète nommé intolérance au glucose ou insulino-résistance. Pour le pré-diabète, on pourra le mettre en évidence par des mesures de glycémie à jeun ou post prandial ou sur un cycle glycémique. Pour l’insulino-résistance, le test sanguin Homa, calculé à partir de la glycémie et de l’insulinémie à jeun est très fiable. La résistance à l’insuline entraîne une hyperinsulinémie réactionnelle compensatrice et le couple insulino-résistance-hyperinsulinémie est à l’origine de plusieurs anomalies métaboliques.
Ensuite, le métabolisme des graisses : on observera une dyslipidémie définie par un taux de graisse directement lié au sucre, les triglycérides supérieurs à 1,5 et un profil lipidique perturbé, classiquement lié au cholestérol (LDL, HDL).
Pour identifier cette anomalie du profil lipidique, notre préférence va à une anomalie du rapport ApoB/ApoA1 > 0,65 et à une anomalie du rapport des triglycérides sur le HDL cholestérol > 3
A côté de ces critères majeurs, on observe des critères mineurs associés ; une hypofibrinolyse, c’est-à-dire une modification de la viscosité sanguine entraînant un état hypercoagulable.
Mais le risque cardio-métabolique est aussi une réalité clinique qui peut se manifester par un surpoids, mesuré à l’aide de l’indice taille-hanche et une hypertension artérielle ; raisonnablement, pour une population moyenne, la limite est de 130 pour la tension maximale systolique et de 85 pour la tension minimale diastolique.
L’excès de graisse viscérale est le révélateur, à la croisée des déséquilibres liés au sucre et aux graisses, du risque cardio-métabolique. Pour cela, l’indice taille-hanche, le rapport du tour de taille sur le tour de hanche en cm, retient toute notre attention.
Pour notre objet d’étude, idéalement : pour les sujets féminins, il doit être inférieur à 0,8 et pour les sujets masculins, il doit être inférieur à 0,95.
Dans ce cadre, on est à peu près sûr d’absence de graisse viscérale.

♦ Physiopathologie simple :
Le quotidien du médecin du 27 janvier 2019, rappelle que le dialogue entre les organes redéfinit la physiopathologie du risque cardio-métabolique.
Les organes dialoguent entre eux et lorsque l’un d’eux commence à souffrir de perturbations métaboliques, les messages envoyés peuvent faire domino et déclencher des processus délétères à distance. «Tout l’enjeu est de comprendre les vrais liens qui sont à l’interface entre les maladies métaboliques et le développement d’une maladie cardiovasculaire ».
L’interface peut se situer à différents niveaux: microbiote, tissu adipeux, muscle, foie ou encore système immunitaire.
On peut mettre en évidence plusieurs mécanismes physiologiques interdépendants :
– La NASH et l’insulino-résistance sont en réalité très intriquées et s’inscrivent dans le sillage de l’obésité abdominale et sont la composante majeure de l’état inflammatoire.
Cet état inflammatoire caractérise l’approche fine du risque cardio-métabolique : il s’agit d’une inflammation de bas grade que l’on peut mettre en évidence sur un profil sanguin d’acides gras, en particulier sur le rapport entre les omégas 6 et les omégas 3, mais aussi sur une mesure, toujours sanguine, de la CRP ultrasensible (marqueur de l’inflammation).
La NASH et la résistance à l’insuline sont un facteur majeur de l’hypertriglycéridémie.
On retiendra comme facteurs majeurs d’hypertriglycéridémie :
+ l’excès de poids
+ les excès caloriques
+ la consommation excessive d’alcool et de sucres « rapides »
+ la sédentarité
+ le stress
+ et enfin certains médicaments : les œstrogènes, les corticostéroïdes, les diurétiques thiazidiques,
les rétinoïdes, etc.
– La dysbiose intestinale est en relation avec l’endotoxémie métabolique.
La flore est modifiée dans ce cas et on observe une baisse des populations de Bacteroidetes et Bifidobacterium en même temps qu’une augmentation des Firmicutes.
Cela contribue à l’inflammation.
Récemment, concernant la microflore intestinale, on a observé que l’abondance de la bactérie Akkermansia Muciniphila, associée à une bonne diversité du microbiote, sont en rapport avec un meilleur métabolisme des glucides, surtout chez les personnes obèses.
L’abondance en Akkermansia Muciniphila serait un prédicteur indépendant de l’efficacité de l’intervention diététique.
Pour certains, cette bactérie serait un grand marqueur du risque cardio-métabolique, mais cela reste à préciser. C’est pour cela que Metacardis se donne pour objectif d’investiguer l’impact des modifications qualitatives et quantitatives du microbiote intestinal sur les maladies cardio-métaboliques et les comorbidités associées.
Enfin, le stress oxydant, va porter sur les modifications métaboliques (sucre et lipides) et va avoir de nombreuses conséquences sur la paroi des vaisseaux : par exemple, la vasoconstriction, la prolifération des cellules musculaires lisses de l’endothélium des vaisseaux, etc.
Les cascades inflammatoires du stress oxydant vont favoriser l’hypercoagulation, l’hypertension artérielle et donc tout le risque cardio-métabolique.
De plus, il y a probablement des échanges entre le tissu viscéral périhépatique (qui fait partie de la graisse viscérale évoquée plus haut) et le tissu viscéral cardiaque.
Le tissu gras est un très bon indicateur de l’état de stress oxydatif.

♦ Prise en charge alimentaire et intégrative
Une commission d’experts a publié dans le Lancet (Lancet 2019 Jan 16) une véritable bombe, à savoir un régime alimentaire qui permettrait de nourrir sainement, en 2050, 10 milliards d’êtres humains, tout en préservant l’intégrité de la planète. Cette publication d’une cinquantaine de pages, est le fruit des travaux de la commission EAT du Lancet sur l’alimentation, qui a réuni 37 experts internationaux pendant 3 ans. Leur recommandation concerne aussi bien la prévention des grands fléaux morbides (maladies cardiovasculaires en tête), que les modes de production d’alimentation, la gestion des déchets, la préservation des ressources, etc.
Pour les spécialistes, le régime durable pour la santé et l’environnement devrait être composé pour une large part d’une diversité de végétaux (céréales, légumes, fruits, tubercules, graines, etc.) et limiter à de faibles quantités les produits animaux, les céréales raffinées, les aliments ultra-transformés, les sucres ajoutés et les graisses saturées. Ils estiment que la consommation de viande rouge et de sucres simples devrait être réduite de plus de la moitié alors que celle de fruits, fruits à coque, légumes et céréales devrait être plus que doublée. Globalement, en Amérique du Nord, on mange ainsi environ 6,5 fois les quantités recommandées de viande rouge, alors qu’en Asie du Sud, on n’en consomme que la moitié.
Ceci ressemble étrangement au régime méditerranéen et si on rajoute l’équilibre entre les omégas 6 et les omégas 3 que nous avons déjà évoqués dans des blogs précédents, on pourrait parler du régime crétois.
En prenant pour référence un régime de 2500 kcal/j, les apports quotidiens cibles correspondraient à celles du tableau. Les auteurs estiment que l’adoption à grande échelle d’un tel régime améliorerait globalement les apports en nutriments et minéraux et permettrait d’éviter potentiellement 11,6 millions de décès prématurés annuels, en réduisant la mortalité dans des proportions alors de 19% à 23,6%.
La stratégie de correction et de prévention du risque cardio-métabolique portera sur
:
une alimentation à charge glycémique basse, c’est-à-dire à pouvoir sucrant bas, tout en gardant à l’esprit l’équilibre entre les bonnes et les mauvaises graisses (saturées et insaturées oméga 3 en particulier).
Sans oublier:
une activité physique régulière qui a un impact très importante sur l’insulinorésistance
un équilibre de vie pour une meilleure gestion du stress.
la suppression du tabac et drastiquement de l’alcool.

 

♦ Les phytonutriments :
Ils vont donc concerner la correction des risques liés au sucre et aux graisses.
Essentiel ME-3 : ce probiotique original et de nouvelle génération a été bien étudié et présente de nombreuses propriétés qui intéressent au plus haut titre la prévention du risque cardio-métabolique. En effet, ce lactobacillus fermentum ME-3 a plusieurs tropismes :
+ Celui de la régulation du profil lipidique plasmatique à travers plusieurs mécanismes d’interaction entre cholestérol, cellules intestinales et foie.
+ Celui de la prévention de l’oxydation du LDL cholestérol en LDL oxydé (LDL ox).
On sait depuis 1985, par les prix Nobel Brown et Goldstein, que les LDL oxydés sont toxiques et ne sont plus reconnus par les récepteurs au LDL, mais sont plus reconnus par des récepteurs éboueurs, spécifiques des macrophages, ceux-ci n’étant plus inhibés par un rétrocontrôle.
Le macrophage se transforme alors en cellule spumeuse, ne peut plus retourner vers la lumière et reste piégé dans l’intima des vaisseaux, d’où une double conséquence : l’athérosclérose et l’inflammation de bas grade. Remarquons au passage que le LDLox est un grand marqueur du risque cardio-métabolique.
+ Celui du mécanisme antioxydant : le L.fermentum ME-3 intervient dans le métabolisme du glutathion constituant essentiel de l’enzyme antioxydante GPx. Il favorise aussi le recyclage du glutathion oxydé dans sa forme réduite.
+ Celui de la régulation du métabolisme des sucres : en modulant l’activité de l’adiponectine et donc de ses conséquences sur le risque de NASH, en relation avec la résistance à l’insuline, on observe une régulation in fine, de la formation des triglycérides, éléments essentiels de l’inflammation de bas grade et donc du risque cardio-métabolique.
+ Enfin, celui purement probiotique, sur l’hyperperméabilité du grêle, au départ d’une réaction systémique inflammatoire de bas grade, via la production d’interleukines pro- inflammatoires.
En conclusion, le L.fermentum ME-3* fonde de grands espoirs dans la prise en charge des facteurs de risque cardio-métabolique.
La posologie s’envisage à 1 par jour par cure trimestrielle.

Les niveaux d’omégas 3 sont toujours difficiles à atteindre par l’alimentation seule : on recourra alors au Mucard
Ils sont essentiels comme modulateurs de l’inflammation chronique. Nous utiliserons, de façon préférentielle, le complexe Mucard (association EPA/DHA) à la posologie moyenne de trois à quatre gélules par jour, pendant les repas, mais les posologies doivent être adaptées à la hausse, suivant les besoins.

A côté des omégas 3, la prise en charge du déséquilibre des lipides se fera aussi à travers la protection de l’oxydation du cholestérol, en particulier le LDL cholestérol.
C’est alors que le HDL Protect Fit prend toute son importance.
Cette préparation possède trois axes d’action :
+ une action antioxydante ciblée sur le LDL cholestérol athérogène, à travers l’extrait de feuille de thé vert et la vitamine E
+ un recyclage de l’homocystéine marqueur de l’épaississement des vaisseaux, facteur de risque cardiovasculaire majeur par l’action des vitamines B, en particulier B9 et B12 du complexe
+ enfin, une régulation des lipides, grâce aux extraits de Bêta-glucanes d’avoine, véritable piège digestif du cholestérol, par effet fibre.
La posologie est de 2 comprimés matin et soir, dix minutes avant les repas.
L’HDL Protect Fit est à associer avec les omégas 3 de façon assez préférentielle.

Rappelons aussi l’intérêt des substances qui favorisent l’équilibre glycémique :
Le Glucibalance Fit
Cette préparation originale est une solution aqueuse de diverses plantes dont les propriétés régulatrices de la glycémie sont reconnues. Ce cocktail phytothérapique a donc un objectif principal la prise en charge de l’insulino-résistance.
On retiendra que le suc d’Aloes contient des glucomannanes, dont on connaît les propriétés régulatrices de la glycémie, par effet fibre sur la muqueuse digestive.
Concrètement, on prendra chaque matin 20ml dans de l’eau ou un jus de fruit naturel, de cette préparation, 12 jours par mois, à renouveler le temps nécessaire, mais sur au moins un trimestre.

N’oublions pas : la prévention de la calcification : Vitamine K2
En effet, la vitamine K2 ou ménaquinone, synthétisée par la flore intestinale, dissout le calcium des parties molles, en particulier des artères, par l’activation de la protéine de matrice G1A et en stimulant l’ostéocalcine, elle permet la fixation des molécules de calcium dans la matrice osseuse. Une fonction importante confère à la vitamine K2 le rôle de «navette calcique».
La concentration de ménaquinone-7 dans les aliments est néanmoins faible (<1 µ/100 g).
La posologie moyenne est de 75 µg/jour soit 3 gouttes/jour et cela de façon séquentielle.
La seule précaution d’emploi est celle des patients sous anticoagulant (médicament de la famille des anti-vitamines K justement), il faudra donc les en informer, afin que le suivi biologique de sa coagulation soit adapté.
Par ailleurs, la vitamine D3 contribuant elle aussi, pour une large part, à cette fonction de « navette calcique », on n’oubliera pas la place de,

La vitamine D3 : Vitamine D3 800UI
L’inflammation est modulé par la présence de vitamine D ce qui est un facteur de lutte contre le stress oxydant.
On utilisera le complexe Vitamine D3 800UI à la posologie de une à deux gouttes, selon le besoin de chacun (un contrôle sanguin annuel de la 25 OHD est souhaitable), sur un aliment à un repas. Cette vitamine D3 provient de la lanoline naturelle, ce qui lui confère une excellente biodisponibilité.

– Enfin le NaturCoq B12
C’est aussi un complexe micronutritionnel qui a plusieurs cibles :
+ celle de la régulation du taux d’homocystéine sur la rigidité des vaisseaux, en présence des vitamines B12, B9, B6
+ celle de la protection des mitochondries par le CoQ10, antioxydant majeur,
La posologie s’envisage de 1 à 2 gélules par jour, par cure trimestrielle.

♦ Conseils pratiques
Pour un conseil en phytonutriments dans la prévention du risque cardio-métabolique, on s’adressera préférentiellement à Essentiel ME-3 auquel on pourra associer selon le contexte : l’HDL Protect Fit en cas de dyslipidémie, le Glucibalance Fit en cas de résistance à l’insuline, les omégas 3 Mucard en présence d’inflammation de bas grade, la Vitamine K2 et la Vitamine D3 800UI en cas de calcification des vaisseaux et enfin le NaturCoq B12 en cas de stress oxydant majeur.

♦ Conclusion
Pour maitriser «  ce tueur silencieux » qu’est le risque cardio-métabolique, on a compris que, seule une approche intégrative est la réponse adaptée à une telle complexité.

Docteur méd. Jacques Gardan

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Commentaire(s) à propos de “Le risque cardio-métabolique : que faire ?

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